Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/549

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Dupleix et des armes de Bussy ; or la victoire, c’était la conquête du reste de l’empire. Dupleix appuyait alors la puissance de la France sur certaines provinces constituées en souverainetés indépendantes, tandis qu’il eût gouverné les plus éloignées de ces immenses territoires sous le nom et par les mains de leurs princes indigènes. Alors aussi, suivant les exigences de sa vaste politique, il tolérait ou anéantissait à son gré les établissements des autres nations européennes. L’empire anglais, tel qu’il a été fondé par l’habileté successive de Clive, de Hastings et de Wellesley, préexistait déjà pour ainsi dire dans le génie de Dupleix.

À son départ de Pondichéry, Dupleix remit ses comptes à Godeheu. D’après ces comptes, ainsi que nous l’avons dit, il avait avancé pour le service public environ 13 millions, tant de ses propres fonds que de sommes empruntées sous sa garantie privée. Godeheu abandonna l’examen de ces réclamations aux directeurs de la Compagnie : ceux-ci prétendirent que Dupleix s’était permis toutes ces dépenses sans y avoir été suffisamment autorisé, et, sous ce prétexte, refusèrent de le rembourser, tandis qu’ils continuaient à toucher d’immenses revenus acquis par l’habile emploi de cet argent. Ce dernier intenta à la Compagnie un procès qui fut arrêté par ordre du roi, c’est-à-dire que justice lui fut refusée. Bientôt il se vit contester sa gloire, ses succès, subit des humiliations de toutes sortes de la