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Anglais eussent essuyée depuis la prise de Madras : ils y perdirent un tiers de leurs meilleurs soldats européens, tous les vivres ; munitions, équipages ; et environ 8,000 livres sterling. Les Français rentrèrent aussitôt dans leur île avec leur butin et les prisonniers. D’autres opérations militaires, mais d’une complète insignifiance, suivirent celle-là ; puis des changements survenus dans le gouvernement de Pondichéry changèrent tout-à-coup la face des choses.

L’année précédente, les directeurs de la Compagnie avaient fait des représentations au ministère au sujet de la guerre dans laquelle elle se trouvait engagée malgré elle sur la côte de Coromandel. Ils sollicitaient le ministère de prendre les mesures nécessaires pour la faire cesser, soit par des négociations auprès du ministère français, soit par un déploiement considérable de forces dans les mers de l’Inde. Le ministère britannique, choisissant le premier moyen, fit des ouvertures à ce sujet au ministère français, qui les accueillit favorablement. Duvelaur, directeur de la Compagnie française, et le comte du Lude, son frère, qui avaient passé tous les deux plusieurs années dans l’Indostan, furent envoyés à Londres pour négocier un arrangement. On convint bientôt de part et d’autre de terminer les différends des deux Compagnies par des commissaires qu’on enverrait sur les lieux, avec la mission d’établir une paix provisoire jusqu’à la conclusion d’un traité définitif.