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payées comptant, de former une alliance avec le même prince qu’ils étaient venus combattre. Salabut-Jung, ne trouvant plus dès lors d’obstacles à sa marche, fit le 2 avril une entrée triomphale à Golconde ; le lendemain il se fit installer dans sa nouvelle dignité avec toutes les formalités, toute la pompe, toute la magnificence d’usage en pareil cas chez les princes de l’Indostan.

Cependant Gazee-ud-Dien, qui déjà n’avait vu qu’avec un profond chagrin l’élévation de son second frère, sollicita de l’empereur l’investiture de subahdar du Bengale, ce qu’il obtint facilement. Il leva des troupes, et se trouva au bout de peu de temps à la tête de 150,000 hommes, dont une grande partie étaient Mahrattes, ces derniers sous le commandement de Holkar-Mulhar. Il se dirigea de sa personne sur Aurengabad. À la même époque, deux autres chefs de Mahrattes, Balajee-Row et Bagogee-Bhonsla, agissant de concert avec lui, entrèrent de leur côté dans la province de Golconde, chacun à la tête d’une cinquantaine de mille cavaliers. Salabut-Jung et Bussy se hâtèrent d’entrer en campagne contre ces formidables ennemis. Leurs forces étaient de beaucoup inférieures, et la situation du nouveau subahdar menaçait de devenir critique, lorsque Ghazee-ud-Dien mourut subitement : comme il était vieux, usé dans les plaisirs énervants du harem, sa mort n’eut probablement rien que de très naturel ; on l’attribua cependant