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Cavery, et établirent leur camp en plaine. Les deux corps d’armée se trouvaient en présence ; rien de décisif ne fut tenté ; mais Lawrence ayant été obligé de s’éloigner et de séjourner à Tritchinopoly pour cause de maladie, cette absence profita d’abord aux Français. Ils s’emparèrent de quelques hauteurs qui dominaient le camp anglais, interceptèrent la plus grande partie de ses convois, et lui coupèrent presque entièrement les vivres. Ayant quelque supériorité. de nombre, ils désiraient en venir à une action qui pût terminer la guerre d’un seul coup ; les Anglais ne le désiraient pas moins, car leur situation demeurait insupportable, et Tritchinopoly ne pouvait manquer de tomber aux mains de l’ennemi dans le cas où elle se prolongerait. Lawrence, sachant combien il pouvait compter sur ses troupes, en raison de ces dispositions, marcha hardiment aux Français, et, après un combat opiniâtre et sanglant, demeura maître du champ de bataille. Les Français se renfermèrent dans leur camp, d’où ils n’osèrent plus sortir pendant quelques jours. Les Anglais profitèrent de cette inaction pour faire entrer à Tritchinopoly un convoi qui approvisionna cette ville de vivres pour cinquante jours. Lawrence se flattait encore que ce succès engagerait le rajah de Tanjore à lui fournir la cavalerie dont il avait toujours le plus pressant besoin ; accompagné du nabob Mahomet-Ali, il se rendit à Tanjore et obtint effectivement une partie du secours qu’il demandait, c’est-à-dire 3,000 hommes de cavalerie et 2,000