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mouvement, et les Anglais se portèrent alors immédiatement en avant, faisant feu de temps à autre. Long-temps les Français, de pied ferme, ne perdirent pas de terrain ; mais les grenadiers anglais ayant enfoncé à la baïonnette le centre des Cipayes français, le reste de leur bataillon se précipita dans cet espace ouvert. Comme une manœuvre n’était plus possible, les Français, déjà ébranlés par la fuite de leurs Cipayes, se retirèrent précipitamment. C’était le moment pour la cavalerie du nabob de charger ; loin de là, elle se précipita dans le camp ennemi qu’elle se mit à piller avec son avidité ordinaire. Les vivres et les munitions des Français tombèrent entre les mains du major Lawrence : parmi les prisonniers se trouvèrent le commandant français (M. de Kerjean) et treize officiers.

Les Mahrattes et les Mysoréens, qui avaient conservé leur position dans le voisinage de Tritchinopoly, firent quelques tentatives pour s’en emparer par surprise ; ils trouvèrent le commandant sur ses gardes. En même temps, ne négligeant aucun moyen d’en venir à leurs fins, ils négociaient avec Dupleix ; celui-ci leur promettait de les aider à se mettre en possession de la ville, mais il exigeait que d’abord ils lui prêtassent leur secours pour combattre les Anglais dans leur entreprise sur Gingee. Cependant Dupleix, depuis le moment de la décadence des affaires de Chunda-Saheb, avait fait solliciter de la cour de Delhi la confirmation de