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jour de l’exécution du projet n’était point encore fixé, lorsque les Anglais reçurent de Devi-Cotah la grosse artillerie qu’ils attendaient depuis longtemps.

En mesure désormais d’attaquer avec avantage le camp français, Lawrence fit sommer Law de se rendre à discrétion. Monackyee fit donner le même jour avis à Chunda-Saheb que le moment était venu d’exécuter leur projet, il ajoutait que le moindre retard pourrait en rendre l’exécution à tout jamais impossible. Law pour mieux donner le change, dans sa réponse à Lawrence, parut décidé à défendre la pagode jusqu’à toute extrémité. Le soir, il eut une entrevue avec Monackyee, afin de régler les détails de la fuite de Chunda-Saheb ; Monackyee jura par son sabre et son poignard, le plus terrible des serments aux yeux des soldats indous, d’exécuter fidèlement leurs conventions : elles consistaient à faire escorter Chundah-Saheb jusqu’à Karical, établissement des Français ; le départ devait s’effectuer immédiatement après l’arrivée de celui-ci dans le camp ennemi. Chunda-Saheb à qui Law vint rapporter le résultat de cette conférence, se rendit sur le champ auprès de Monackyee sans qu’aucun soupçon se fût élevé dans son esprit ; mais, au lieu de l’escorte promise, il trouva une troupe de soldats apostés qui se saisirent de lui, l’entraînèrent dans une tente et le chargèrent de chaînes. Le nabob et les principaux chefs des Mahrattes et des Mysoréens entrèrent aussitôt en délibérations sur le sort du