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mains d’un chef indou ; il suspecta les intentions de ce chef, s’éloigna d’abord de la forteresse, puis y revint, et s’en empara. Mais il fut bientôt poursuivi et bloqué par Clive à la tête d’un détachement beaucoup supérieur en nombre au sien. Une capitulation ne tarda pas à suivre ; les officiers français donnèrent leur parole de ne pas servir pendant une année, et les soldats furent prisonniers de guerre. Cet événement acheva de rendre désastreuse la situation des Français et de leur allié. Chunda-Saheb insistait auprès du commandant français Law pour se faire jour l’épée à la main à travers les rangs ennemis : la faiblesse et les irrésolutions de cet officier, qui seules avaient permis aux choses d’en venir au point critique où l’on se trouvait, ne s’accommodèrent point de cette énergique résolution. Il le pressa au contraire de chercher son salut dans la fuite, en achetant les services d’un des chefs de l’armée confédérée. Chunda-Saheb ne pouvait espérer que le nabob accordât jamais la vie à un rival aussi dangereux qu’il l’avait été ; il ne se fiait pas assez en la générosité des Anglais pour croire à leur intervention en sa faveur ; la chance de salut que lui proposait Law était ainsi la seule qui restât. Monackyee, qui commandait l’armée du roi de Tanjore, fut celui auquel Law s’adressa pour cette négociation ; il accepta la proposition de Law, et reçut comptant une forte somme d’argent et la promesse d’une autre plus considérable encore. Cependant le