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mais une partie des chefs indous attachés à Chunda-Saheb craignirent de se trouver exposés de nouveau aux mêmes dangers ; ils résolurent de le quitter. Chunda-Saheb, pour payer l’arrérage de leur solde, se vit dans l’obligation de leur abandonner la plus grande partie de ses éléphants, de ses chevaux, de ses chameaux et de son bagage militaire. Dès le lendemain, ces chefs envoyèrent des messagers dans le camp anglais : les uns demandant du service, les autres seulement le libre passage. Les alliés des Anglais, tanjoreens et mahrattes, considérant déjà tout ce qui appartenait à l’ennemi comme une proie assurée pour eux, voulaient empêcher les Anglais d’écouter ces propositions ; mais Lawrence, bravant leurs clameurs, les accepta sans hésiter.

Chunda-Saheb, par suite de cette désertion, n’eut plus avec lui que 2,000 cavaliers, 3,000 hommes d’infanterie, et 1,000 rajpoots ; il se chargea de la défense de la grande pagode de Seringham. Les Français et 2,000 Cipayes occupèrent la pagode de Jambakistna, située à peu de distance de la première ; leur espérance était que d’Auteuil pourrait enfin parvenir jusqu’à eux, et que ce renfort les mettrait à même de tenir dans leur situation jusqu’à la fin du juin, époque où l’on attendait à Pondichéry des secours de France de toutes sortes. D’Auteuil, sans vouloir rien compromettre, et guettant toujours l’occasion de pénétrer dans l’île, avait pris position prés de Volcondah, alors entre les