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artillerie. Toutes les troupes avaient passé la rivière avant le jour, dans la nuit du 6 au 7 avril ; elles prirent position de l’autre côté de l’île, où les troupes françaises se trouvèrent de la sorte étroitement bloquées. Dupleix, comprenant toute l’importance de la manœuvre de Clive, fit tous ses efforts pour en prévenir les résultats. Un détachement de 130 Européens et 500 Cipayes partit immédiatement de Pondichéry, sous les ordres de d’Auteuil, pour aller renforcer l’armée française. Clive se porta immédiatement à sa rencontre ; d’Auteuil, au lieu de l’attendre, se retira dans le fort d’Utatoor. La seule ressource des Français pour l’avenir reposait sur l’arrivée de ce petit détachement ; aussi d’Auteuil se trouvait-il dans l’obligation de n’agir qu’avec la plus extrême circonspection. Un corps séparé de l’armée de Lawrence s’étant présenté devant Utatoor, d’Auteuil, qui crut avoir affaire à l’armée anglaise tout entière, évacua le fort, et dans la précipitation de sa retraite laissa derrière lui une grande quantité de bagages et de munitions. Les Anglais ayant transporté une partie de leur artillerie sur une digue élevée, battirent de là le camp ennemi ; l’effet de ce feu fut terrible. Dans l’Inde les armées, même européennes, ne manquent jamais d’être encombrées de femmes, d’enfants, de marchands, de serviteurs de toutes sortes ; les boulets anglais jetèrent toute cette multitude dans un désordre, une confusion inexprimable ; le camp fut immédiatement transporté dans un autre endroit ;