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Mysore, royaume nouvellement formé par le fameux Hyder-Ali, et celui-ci se laissa persuader de venir à son secours. Les Mysoriens envoyèrent effectivement à Tritchinopoly un corps de 20,000 hommes, dont 6,000 étaient des Mahrattes à leur solde. Cet exemple entraîna le rajah de Tanjore, qui jusque là n’avait pas voulu se départir de la plus stricte neutralité : il envoya un secours de 5,000 hommes à Mahomet-Ali ; enfin, la présidence de Madras, de son côté, mit en campagne un corps de 400 Européens, 1,100 Cipayes et 8 pièces de canon. Dupleix envoyait au commandant français injonction sur injonction qu’il eût à empêcher une réunion susceptible de devenir fatale aux armes françaises ; elle ne s’en fit pas moins. Lawrence, profitant de ce succès, voulait attaquer dès le lendemain les Français dans leur propre camp ; toutefois ce projet ne put être mis à exécution : les Indous ou les mahométans mettaient ce jour au nombre des jours néfastes. Lawrence se résolut alors à n’employer que ses propres troupes pour faire une tentative sur le camp de Chunda-Saheb, moins bien fortifié que celui des Français. Le détachement chargé de cette attaque, en essayant de tourner le camp ennemi, s’égara dans une marche de nuit et dut retourner à Tritchinopoly. Mais les Français, ayant appris par cette tentative les desseins de l’ennemi, ne se crurent plus en sûreté dans leur propre camp, car ils n’eussent été ni en mesure ni en forces suffisantes pour soutenir une semblable attaque ; ils