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ration et de fureur ou ils méprisent tout danger ; d’ailleurs tout fidèle croyant est bien convaincu que le paradis de Mahomet s’ouvre immédiatement à tout guerrier tombé, dans le jour sacré, sous les coups des infidèles. L’assaut fut fixé à la nuit qui devait suivre ce jour solennel. Les soldats, après avoir passé la plus grande partie de la nuit à fumer et à boire du bang, se présentèrent à l’assaut au point du jour. Ils étaient partagés en quatre divisions : deux d’entre elles devaient gravir les deux brèches, les deux autres enfoncer les portes. Clive, dès la veille, connaissait leurs projets ; il avait fait ses dispositions, puis, exténué de fatigue, s’était couché à minuit, et dormait encore d’un profond sommeil quand on vint l’avertir de l’approche de l’ennemi. Il s’élance aussitôt sur les remparts. Un certain nombre d’éléphants, le front armé d’une large plaque de fer, précédaient les troupes ; les conducteurs les placent devant les portes, et les excitent à frapper de leur tête cuirassée. La partie du fossé située en avant de l’une des deux brèches étant presque à sec, un grand nombre d’assiégeant se précipita intrépidement sur cette brèche ; derrière ceux-ci un plus grand nombre encore ; après avoir passé l’eau, s’efforcent de parvenir aux premiers rangs. Les assiégés font sur cette foule ainsi pressée un feu roulant de mousqueterie, dont pas un coup n’est perdu ; deux pièces de canon à mitraille causent des ravages encore plus terribles, des bombes et des fusées pleuvent sur la brèche et achèvent de jeter le