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continuèrent un feu meurtrier qui obligea Clive à se retirer. Le lendemain, les assiégeants reçurent un renfort de 2,000 hommes commandés par Mortaz-Ali : ils prirent possession de tous les chemins qui aboutissaient au fort. Clive se trouva étroitement bloqué. La forteresse, d’un mille de circuit, avec des murailles en ruine en plusieurs endroits, des remparts trop étroits pour admettre de l’artillerie, plusieurs tours écroulées, celles encore debout incapables de recevoir plus d’un seul canon chacune ; des fossés, en apparence remplis d’eau, mais guéables en plusieurs endroits ; la forteresse, disons-nous, ne paraissait pas alors susceptible de soutenir un long siège. Enfin, Clive, en dépit de tous ses efforts, n’avait rassemblé que des approvisionnements peu considérables. La garnison se trouvait alors réduite à 120 Européens et 200 Cipayes, tandis que l’armée assiégeante ne consistait pas en moins de 7,000 hommes de cavalerie, 3,000 d’infanterie et 150 Européens.

Les assiégeants n’ayant pas de canons de gros calibre, dans les quinze premiers jours du siège, ils se servirent de quatre mortiers ; des maisons qu’ils occupaient ils faisaient encore un feu de mousqueterie assez bien nourri. Les bombes ne produisirent aucun effet, mais la mousqueterie tua sur le rempart plusieurs des assiégés. Les Français, ayant reçu leur artillerie de siège de Pondichéry, s’en servirent avec tant de bonheur que, dès le premier jour, les deux seules pièces de gros