Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/503

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prise par La Bourdonnais ; il s’en échappa sous un déguisement mahométan lors de la violation de la capitulation, et fut chercher un asile au fort Saint-David. À l’époque du siège de Pondichéry, il obtint de passer du service civil au service militaire, avec le rang d’enseigne. Il se fit dès lors remarquer, ainsi que plus tard dans l’entreprise sur Devi-Cotah, par son ardeur à rechercher, à briguer les postes les plus périlleux, les missions les plus difficiles. À un esprit hardi, aventureux dans la conception de ses projets, il réunissait un calme imperturbable dans l’exécution. Après le siège de Devi-Cotah, Clive était retourné à ses occupations civiles, il les abandonna de nouveau lorsque la guerre recommença, et se fit alors remarquer de nouveau par les mêmes qualités que dans les campagnes précédentes. L’œil exercé de Lawrence discerna tout d’abord ce que valait ce jeune officier : il le désigna aux directeurs comme un homme destiné à leur devenir d’une grande utilité dans la suite, et Clive ne tarda pas à justifier l’opinion émise par Lawrence. Son éducation ne l’avait nullement préparé à la carrière militaire ; mais c’était un de ces génies souples, faciles, qui se forment rapidement à la grande école des événements.

La présidence de Madras chargea Clive de l’exécution du projet dont il était l’auteur. Il partit à la tête de 200 Européens et 300 Cipayes, seules troupes dont la présidence pût disposer en ce moment ; elles étaient commandées par huit officiers dont six