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cours de 400 milles. À Tritchinopoly elle se partage en deux bras : le plus septentrional se nomme le Coleroon et se jette, dans la mer près de Devi-Cotah ; l’autre, qui conserve le nom de Cavery, se partage en plusieurs bras qui arrosent et fertilisent le royaume de Tanjore. La Cavery et le Coleroon, après leur séparation, demeurent pourtant tellement rapprochés, que les habitants ont la plus grande peine à empêcher leur réunion. Ce terrain, long et étroit, porte le nom d’île de Seringham ; il s’y trouve une pagode du même nom, jouissant d’une grande renommée dans toute l’Inde. Ce temple est environné de sept enceintes de murailles de forme carrée, de quatre pieds d’épaisseur et de vingt-cinq de haut, distantes l’une de l’autre de deux cent cinquante ; au milieu de chacune se trouve une porte défendue par une forte tour. La première enceinte, du côté de la campagne, n’a pas moins de quatre milles de circuit. La vénération dont ce temple jouit dans toute l’Inde à sa source dans la croyance qu’il renferme la véritable image de Wichtnou, que Brahma aurait lui-même adorée pendant une de ses incarnations. Les pèlerins s’y rendent en foule de toutes les parties de l’Indostan. Les Brahmes, après avoir ouvert aux Anglais et aux troupes du nabob les portes des trois premières enceintes, les supplièrent de ne pas pousser la profanation plus loin, à quoi ceux-ci consentirent ; ces trois enceintes suffisaient à constituer un port retranché, de nature à