Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jour, le sentiment de terreur panique qui en avait été la cause subsistait encore parmi les Anglais, Gingen prit le parti de s’éloigner de l’ennemi. S’étant mis en route à minuit, il arriva le lendemain soir à Utatoor, à 25 milles de Tritchinopoly ; il plaça 200 hommes à l’entrée d’une passe voisine de cette ville, puis établit son camp dans le vallon qui se trouvait au-delà. Chunda-Saheb, averti du mouvement des Anglais, les avait suivis ; il vint camper à huit milles de leur camp. La défense de la position occupée par les Anglais était très facile ; mais le capitaine Gingen craignit que Chunda-Saheb n’envoyât un fort détachement de son armée pour intercepter ses communications avec Tritchinopoly, d’où il tirait ses vivres : cette appréhension le décida et continuer sa retraite. En dépit d’une chaleur brûlante, il fit cinquante-quatre milles sans s’arrêter un seul moment, et vint camper sur les bords du Coleroon, à trois milles de Tritchinopoly. Le découragement, le désordre régnaient alors parmi les Anglais ; la conscience de leur infériorité leur ôtait toute chance de succès, même à égalité de forces.

Peu après, les Anglais, ayant traversé heureusement le Coleroon, arrivèrent à la grande pagode de Seringham, située dans l’île de ce nom. Le Coleroon est une branche d’une autre rivière, la Cavery. Celle-ci prend sa source dans les montagnes de la côte du Malabar, traverse le royaume de Mysore et arrive à Tritchinopoly, après un