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zapha-Jung, cédant de nouveau à son ardeur, s’élance encore une fois loin des Français, à la poursuite des fuyards. L’un des révoltés, le nabob de Canoul, à cette vue s’arrête et marche contre éléphant du subahdar. Murzapha-Jung ordonne à ceux qui le suivent de s’arrêter : il veut terminer sa querelle par un combat particulier avec le nabob rebelle ; excités par leurs conducteurs, les éléphants des deux chefs se précipitent l’un sur l’autre ; Murzapha-Jung lève déjà le bras pour frapper, mais son rival le prévient et lui porte au milieu du front un coup de lance qui le renverse mortellement blessé. La situation des Français devenait critique, mais Bussy conserve heureusement tout son sang-froid : il assemble aussitôt les généraux, les ministres, les principaux officiers de Murzapha-Jung ; il leur représente la nécessité de s’entendre promptement sur le choix d’un nouveau subahdar, seul moyen de prévenir le désordre et l’indiscipline parmi les soldats. Le fils de Murzapha-Jung, encore enfant, et trois frères de Nazir-Jung, que ce dernier qui se défiait d’eux faisait étroitement garder, se trouvaient alors dans le camp. Bussy comprend qu’un enfant n’était pas propre aux circonstances présentes où l’on se trouvait, il propose d’élever à la dignité de subahdar le frère aîné du dernier subahdar, nommé Salabut-Jung ; les principaux officiers se rendirent à cet avis, et celui-ci fut proclamé le même jour. Par un hasard singulier, les trois nabobs qui avaient renversé Nazir-Jung avaient péri