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Mahomet-Ali prit position sur les bords de la Pannar ; sur son front étaient quelques retranchements, et derrière lui la rivière, qui devenait ainsi un obstacle à ce qu’il fit le moindre mouvement. Les Français ayant abordé cette position sans hésiter et sans se laisser arrêter par l’artillerie du nabob, l’armée de ce dernier prit aussitôt la fuite et se dispersa en tous sens ; elle laissa un millier de morts sur le champ de bataille ; un plus grand nombre de fuyards se noyèrent en essayant de traverser la rivière.

Dupleix, loin de s’endormir sur ce succès, donna l’ordre à l’armée de marcher aussitôt sur Gingee. Cette place, qui avait appartenu long-temps aux Mahrattes, était réputée à juste titre la plus forte de l’Inde. Située au pied de trois montagnes formant les trois angles d’un triangle équilatéral, elle était entourée d’une épaisse muraille de trois milles de circonférence, et flanquée de tours de distance en distance ; chacune des trois montagnes, d’un accès rude, difficile à gravir, était couronnée à son sommet d’une forte citadelle ; les sentiers conduisant à leurs sommets étaient défendus par grand nombre d’ouvrages détachés. 5,000 hommes de troupes, campés sous les murs de la ville, en formaient la garnison. Le colonel Bussy, à la tête d’un détachement de 250 Européens et de 1,200 Cipayes, se porta rapidement sur Gingee, dans l’intention de l’enlever par surprise. Bussy attaque sans hésiter les troupes campées sur les