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subahdar ; il jura sur le Coran de lui laisser la liberté et le gouvernement qu’il avait eu du vivant de Nizam-al-Mulk. Plein de confiance et d’empressement, Murzapha-Jung se mit en route pour se rendre auprès du subahdar ; à peine fut-il à quelque distance de la tente de ce dernier, qu’il fut arrêté, chargé de fers, emprisonné, et son camp aussitôt attaqué. Les soldats de Nazir-Jung, qui avaient ordre de ne pas donner de quartier, y firent un affreux carnage. Le corps d’armée mahratte sous les ordres de Morari-Row s’était mis à la poursuite des Français commandés par d’Auteuil ; Morari-Row les atteignit avant qu’ils eussent franchi la haie-rempart qui entourait Pondichéry ; mais il ne put les entamer : Chunda-Saheb, à la tête de sa cavalerie, protégeait efficacement la retraite.

La nouvelle de cet événement jeta la consternation dans Pondichéry ; Dupleix ne se dissimulait pas leur gravité, cependant il fut assez maître de lui pour cacher ses alarmes et conserver sa sérénité apparente. Les officiers qui s’étaient révoltés furent arrêtés par ses ordres et remplacés par d’autres ; tout en approuvant au fond du cœur le parti de la retraite pris par d’Auteuil, il traduisit ce dernier devant un conseil de guerre, comme ayant fait ce mouvement sans son autorisation ; enfin il fit prendre position au peu de troupes qui lui restaient en rase campagne, au-delà de la haie-rempart. Dupleix connaissait trop l’infériorité de ses forces pour songer à combattre ; d’un autre côté, il connaissait trop la poli-