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d’abandonner sa position actuelle pour aller en prendre une autre entre l’armée ennemie et la ville de Pondichéry, manœuvre qui ne pouvait manquer de contraindre Murzapha-Jung et Chunda-Saheb à accepter la bataille dans une position désavantageuse. Nazir-Jung s’y refusa : « Le fils de Nizam-al-Mulk, dit-il, ne s’abaissera pas, pour obtenir quelque avantage, jusqu’à laisser croire qu’il fuit un ennemi aussi méprisable ; il bravera mille morts pour l’attaquer en face. » La bataille semblait donc inévitable, et le désordre qui régnait dans le bataillon français laissait toutes les chances de victoire du côté du subahdar. Le lendemain, les deux armées sortirent de leurs camps avec l’intention de combattre, mais à peine se tira-t-on quelques coups de canon. D’Auteuil ne se sentait plus sûr de ses troupes ; il prit le parti d’abandonner le camp et de se retirer sur Pondichéry ; Chunda-Saheb, qui avait tout à craindre du ressentiment du subahdar, accompagna le corps français. Murzapha-Jung demeura indécis sur le parti à prendre : il ne suivit pas Chunda-Saheb dans sa fuite, car le grand étendard du Deccan se trouvait dans ses mains, et dans les idées populaires, toute retraite eût été à jamais infamante avec cette enseigne sacrée. Il préféra donc faire sa soumission à Nazir-Jung, s’en remettre à sa générosité, se fier à ses promesses. Ceux de ses officiers qui le précédèrent furent reçus en présence de tous les grands-officiers de l’armée du