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Après la bataille d’Amboor, Mahomet-Ali, second fils de Anwar-ad-Dien, s’était réfugié à Tritchinopoly. Cette ville, fortifiée à l’indoue, ne devait pas opposer une grande résistance à l’armée de Murzapha-Jung. Dès son arrivée, dans le but de suppléer à sa faiblesse, Mahomet-Ali chercha à entrer en négociations avec les Anglais : il leur demandait du secours, leur représentant comme des rebelles Murzapha-Jung et Chunda-Saheb ; Nazir-Jung était, selon lui, le seul légitime subahdar du Deccan, comme lui-même était le seul véritable nabob du Carnatique, car, d’après sa propre affirmation, il avait été désigné par Nizam-al-Mulk pour monter sur le trône après son père. Mais les Anglais ne prêtaient pas volontiers l’oreille, dans les premiers moments, aux insinuations de Mahomet-Ali ; ils n’étaient point au courant, ainsi que Dupleix, de la situation intérieure de l’empire mogol ; leurs vues ne s’élevaient pas encore à l’idée de jouer un rôle politique dans l’Inde ; ils étaient, de plus, dans l’incertitude au sujet de la justice des prétentions de Mahomet-Ali à la dignité de nabob ; ils craignaient surtout, dans la supposition où elles ne seraient pas fondées, de s’exposer en les soutenant à la vengeance de la cour de Delhi. N’osant pas, d’un autre côté, abandonner Mahomet-Ali, dont l’inimitié aurait pu leur devenir fatale s’il eût triomphé, ils prirent un moyen terme : le conseil de Madras laissa retourner en Europe l’escadre et les troupes, et, comme témoi-