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la source en est condamnable, l’arrêtent au moment de prendre un parti violent et décisif ; il se borne à de nouvelles défenses, toujours de plus en plus formelles, de toute guerre, de toute alliance, de toute acquisition territoriale. Une partie des hommes d’État qui sont chargés des destinées de l’Inde partagent eux-mêmes ces convictions ; ils s’y rendent avec la ferme résolution de les faire passer dans la pratique. Mais à peine se trouvent-ils aux prises avec la réalité que cette conviction s’ébranle et se modifie ; ils ne tardent pas à reconnaître la puissance de certaines nécessités de situation contre lesquelles ils s’étaient promis de lutter, ils les secondent bientôt, ils en deviennent les instruments les plus efficaces. Lord Cornwallis, par exemple, arrive avec l’intention d’établir dans l’Inde une paix durable ; il s’était fermement promis de mettre fin à ces guerres incessantes contre lesquelles se prononçait fortement l’opinion publique ; c’était le fond de ses propres convictions, le but de son ambition hautement proclamée. Mais à peine a-t-il essayé de lutter quelque temps contre ce cours inévitable des choses humaines, cette mystérieuse force des choses, qu’il en est saisi et emporté. C’est le morceau de bois tombé dans le torrent, qui lui résiste un imperceptible moment en raison de sa force d’inertie, mais en est aussitôt entraîné. Ainsi l’administration