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jore ne s’était déclaré pour Sahojee pendant la présence des Anglais dans le royaume, il était donc évident qu’il n’existait pas en sa faveur de parti parmi ses anciens sujets. La régence de Madras n’en résolut pas moins de continuer la guerre : elle ne voulait pas laisser s’établir dans l’Indostan ce fâcheux souvenir, qu’elle avait échoué devant un prince indigène ; elle voulait encore se dédommager par quelque conquête des frais de la dernière expédition.

La régence de Madras espérait d’ailleurs recueillir de grands avantages de la possession de Devi-Cotah. Devi-Cotah est situé au centre d’un pays très peuplé, où se trouvaient grand nombre de manufactures de mousseline : sur toute cette côte, depuis Masulipatam jusqu’au cap Comorin ; il n’existe aucun port capable de recevoir les vaisseaux de trois cents tonneaux ; or, la régence se flattait de mettre le Coleroon en état de porter jusqu’à Devi-Cotah les plus gros vaisseaux ; ce qui eût été un avantage immense pour la Compagnie. Un corps de huit cents Européens et quinze cents Cipayes fut destiné à cette expédition, sous les ordres du major Lawrence. Ce corps expéditionnaire fut porté par mer jusqu’à Devi-Cotah. Pendant ce temps les troupes de Tanjore demeurèrent campées sous les murs du fort. L’armée débarqua, prit position sur le côté de la rivière opposé à celui où était le fort, et commença à battre en brèche. Au bout de trois jours la brèche fut praticable. Mais le passage de la rivière était fort difficile : elle