Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 1.djvu/458

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur les rives du Coleroon, où il reçut un renfort de 100 Européens et 500 Cipayes ; il passa ensuite la rivière à gué, quoiqu’elle eût un mille de largeur. L’ennemi ne fit aucune résistance sur ce point ; mais les Anglais, pendant qu’ils cheminaient à travers une épaisse forêt, se virent tout-à-coup assaillis d’une grêle de flèches et de balles ; un corps considérable d’infanterie les menaçait en même temps en queue et en flanc ; c’était leur premier engagement avec une armée indoue d’une grande supériorité numérique ; aussi le courage des soldats fut-il d’abord ébranlé ; le combat se rétablit néanmoins et continua quelque temps avec des chances égales de part et d’autre ; un peu plus tard le détachement européen était peut-être sur le point de commencer un mouvement rétrograde ; à ce moment même arriva un ordre positif de l’amiral de se porter en avant. Grace à cet ordre hardi, le détachement put prendre position le même soir devant Devi-Cotah. Comptant sur le secours de la flotte, les Anglais n’avaient pris de vivres que pour trois jours ; la multitude des ennemis dont ils étaient entourés les empêchait de faire des détachements pour essayer de s’en procurer. Ils n’avaient pas de grosse artillerie pour battre le fort en brèche. Après avoir essayé d’effrayer l’ennemi au moyen d’obus qu’ils lancèrent pendant toute la durée de la nuit, sans atteindre ce but, sans causer même le moindre dommage au fort, ils prirent au point du jour le parti de la retraite. Aucun habitant du Tan-