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l’Inde se trouvait partagée à l’arrivée des mahométans ; il occupe à peu près tout l’espace enfermé et arrosé par les nombreuses branches de la Cavery, le Coleroon, la plus septentrionale de ces branches, le borne au nord ; il s’étend de là le long de la côte, sur une étendue de soixante-dix milles à peu près, sur une largeur d’environ soixante ; à l’orient, il confine au royaume de Tritchinopoly ; la capitale et le royaume portent le même nom. Un rajah de Tanjore, nommé Sehojec, dépouillé de la couronne sept années auparavant, se rendit à Madras : il implora le secours des Anglais pour être remis en possession de ses États. Le droit était-il de son côté ou de celui de son compétiteur, c’est ce qu’il eût été difficile de savoir exactement. Un rajah de Tanjore attaqué en 1680 par un rajah de Tritchinopoly, s’était vu forcé de demander du secours au fameux Sevajee qui régnait alors sur les Mahrattes ; celui-ci se hâta de lui envoyer son propre frère, avec une nombreuse armée. Le rajah de Tritchinopoly fut expulsé du royaume de Tanjore ; mais le général de l’armée victorieuse réclama du souverain qu’il venait de délivrer une indemnité immense ; toutes les richesses du royaume auraient été insuffisantes à l’acquitter ; toutefois sous prétexte de veiller à la perception de cette somme, le Mahratte s’empara peu à peu du gouvernement, et se fit reconnaître rajah de Tanjore. Il régna six ans, mourut, et laissa trois fils : l’aîné, nommé Sevajee, lui succéda et eut pour successeur son