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sidérés dans tout l’Indostan comme grandement supérieurs aux Anglais[1]. » Toutefois, si Dupleix dut une grande part de ce succès au courage de la garnison, aux bonnes dispositions de défense qu’il fit ou fit faire, car lui-même n’était pas militaire, il ne dut pas moins à l’inexpérience et à l’ignorance des Anglais. L’amiral Boscawen, brave et même habile officier de marine, était tout-à-fait étranger à la guerre de terre : il entassa fautes sur fautes. Il perdit un temps précieux devant Ariancopang, tandis qu’il aurait suffi d’un corps de quelques centaines d’hommes détachés de son armée pour tenir en respect la garnison du fort ; il choisit mal son point d’attaque ; un marais fort profond défendait la ville de ce côté ; de plus, il avait pris position beaucoup trop loin du rivage : ce qui rendait difficiles, fatigantes et périlleuses, les communications entre le camp et l’escadre. Ils sont rares les hommes en qui se réunissent, comme chez La Bourdonnais, les talents du marin, de l’homme de guerre et de l’homme d’État.

Mais La Bourdonnais était à jamais disparu du théâtre de sa gloire. À son arrivée à l’île-de-France, il s’y trouva remplacé comme gouverneur ; les plus atroces et les plus absurdes calomnies sur son compte circulaient dans l’île : il ne songea plus qu’à aller porter sa justification en France. Il se proposait encore d’exposer au minis-

  1. Orme, t. I, p. 106.