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cette canonnade sans efficacité. La mort d’une pauvre vieille femme ; tuée dans la rue, fut le seul résultat d’une démonstration dont l’apparence avait été formidable. Les assiégeants avaient à cette époque du siège neuf pièces de canon démontées ; celles des assiégés ; ainsi que leurs fortifications, demeuraient au contraire dans le meilleur état. Le découragement et la maladie commençaient à se mettre dans l’armée anglaise ; les pluies survinrent ; toute prolongation du siège pouvait rendre le rembarquement difficile ; l’amiral le craignit : un conseil de guerre partagea cette crainte, et le siège fut levé après trente-et-un jours de tranchées ouvertes. Les assiégeants avaient perdu 757 soldats d’infanterie, 43 artilleurs et 265 marins, en tout 1,065 Européens. Les Cipayes, employés habituellement à la garde du camp, avaient été beaucoup moins maltraités. Les pertes de la garnison ne montrent qu’à 200 Européens et 50 Cipayes.

L’amiral Boscawen ne regagna ses vaisseaux qu’avec de grandes difficultés ; la pluie avait gâté tous les chemins. Dupleix faisait chanter, pendant ce temps, un Te Deum dans toutes les églises de Pondichéry ; puis, sans perdre de temps, il envoya des lettres à tous les nabobs, au subahdar du Deccan, au grand Mogol lui-même, pour leur faire part de cet événement. Tous lui répondirent par les félicitations les plus pompeuses sur ses propres talents, ainsi que sur le caractère guerrier de sa nation. « À la vérité, les Français étaient alors con-