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du traité de Dupleix avec le nabob, l’avaient fort heureusement quittée pour se diriger sur Goa ; de Goa, ils s’étaient rendus à l’île de France, et, après s’y être renforcés de trois vaisseaux, avaient reparu sur la côte de Coromandel. L’escadre française semblait vouloir chercher les Anglais ; l’amiral Griffin répondit à cette provocation, et se dirigea de ce côté ; mais c’était une feinte de l’amiral français ; loin d’attendre les Anglais, il força de voiles pendant la nuit et gagna Madras, où il débarqua un détachement de trois cents soldats et une somme de 200,000 livres en argent monnayé. C’était le but de son expédition : après l’avoir remplie, il retourna en toute hâte à l’île de France avant que la flotte anglaise pût arriver à Madras. Dupleix fit une nouvelle tentative sur Cuddalore : un détachement français, muni d’échelles, parvint jusqu’au pied des murailles sans avoir été aperçu ; mais un feu très vif d’artillerie et de mousqueterie le mit en déroute et le força de rétrograder.

L’Angleterre croyait le moment venu de faire tous ses efforts pour balancer la supériorité dont jusque là les Français avaient joui dans l’Inde. Dans l’année 1747, neuf vaisseaux de la marine royale et onze vaisseaux de la Compagnie, portant quatorze cents hommes de troupes, partirent d’Angleterre ; ils étaient sous les ordres de l’amiral Boscawen. L’amiral, avant de se porter sur la côte de Coromandel, devait s’emparer, chemin faisant, de l’île de France ; après avoir reconnu la côte et exa-