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proclamation de Dupleix qui déclarait annulé le traité de rançon signé par La Bourdonnais, auquel on contestait le droit de l’avoir conclu. Paradis somma les Anglais de livrer les marchandises, la vaisselle, les provisions, les munitions de guerre et de bouche, les chevaux, les clefs de tous leurs magasins sans exception ; leur mobilier, leurs vêtements, les bijoux de femmes, étaient les seules choses dont il leur fût permis de disposer. Les officiers durent donner leur parole d’honneur de ne point porter les armes contre la France avant d’avoir été échangés, les soldats être envoyés à Pondichéry. Les habitants, à l’exception de ceux qui prêtèrent serment de fidélité au roi de France, reçurent l’ordre d’évacuer la ville dans un délai de quatre jours, avec défense de séjourner à l’avenir, sous un prétexte quelconque, soit dans Madras, soit dans les faubourgs ou environs de Madras. Le gouverneur et les principaux habitants furent conduits à Pondichéry avec une escorte de quatre cents hommes. Sous prétexte de leur faire honneur, en réalité pour frapper l’imagination des indigènes et leur donner une haute idée de la puissance de la France, Dupleix les reçut avec une grande pompe ; il accompagna le cortège au bruit des cymbales d’une musique guerrière, et monté sur un éléphant richement caparaçonné. Parmi les habitants de Madras ou les employés de la Compagnie qui y étaient demeurés, un grand nombre, malgré leur parole, s’autorisant peut-être de l’exemple de vio-