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et d’autant plus qu’il ne pouvait songer à la garder. Un article de ses instructions secrètes et récemment venues de France, disait : « Il est expressément défendu au sieur de La Bourdonnais de s’emparer d’aucun établissement ou comptoir ennemi pour le conserver. » Appuyé sur cette défense, sur son indépendance à l’égard de Dupleix, en tant que commandant de la flotte, d’ailleurs lié par sa parole, il continua donc de procéder à l’estimation de la rançon de la ville. Dupleix et le conseil de Pondichéry protestèrent ; ils voulaient que Madras fût rasé jusqu’en ses fondements, et remis en cet état au nabob. Au milieu de ces discussions trois vaisseaux de guerre français, un de 72 et deux de 40 canons arrivèrent à Pondichéry avec 1, 360 hommes de troupes. La Bourdonnais éprouvait une vive impatience de s’aller mettre à leur tête pour faire subir à Calcutta le sort de Madras ; d’un autre côté le gouverneur et le conseil de Pondichéry persistant à ne pas vouloir accepter le traité de rançon, cette dernière considération le détermina à demeurer à Madras pour en surveiller l’exécution. Cela sauva d’une ruine assurée les établissements du Bengale. L’amiral français se trouvait éminemment supérieur aux Anglais en troupes, en vaisseaux ; surtout en habileté personnelle.

La capitulation portait que les articles du traité une fois signés, les conditions du rachat seraient fixées à l’amiable entre La Bourdonnais et le gouverneur de la place, où le délégué de celui-ci. Les