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En attendant qu’il se présente, les successeurs de ces quelques marchands anglais, descendus il y a un siècle et demi sur les rives du Bengale, sont devenus les maîtres paisibles de l’Asie ; ils se sont faits les héritiers de Timour et de Babar. L’histoire moderne ne nous offre rien de semblable ; pour trouver un pendant au tableau dont nous venons de tracer une hâtive esquisse, il faut franchir l’Europe moderne et se poser en face du génie romain lui-même. Asile précaire de quelques troupes de Sabins, de Pélages et d’Étrusques, Rome combat pour sa propre défense ; le monde antique est au moment d’être écrasé dans son germe. La conquête du Latium l’occupe quelques années ; elle franchit les Apennins, descend sur le rivage où pour la première fois voit se dérouler à ses pieds la mer immense. Elle embrasse d’une rude étreinte Carthage sa rivale, qui balance un moment sa destinée et la jette bientôt sans vie sur le carreau ; puis, franchissant bientôt et les Alpes et la mer, et le Danube, elle étend à loisir ses conquêtes en Europe, en Afrique. en Asie. Ses légions campent au pied de l’Atlas, sur les bords du Rhin, au sein de l’Angleterre, sur les bords de l’Euphrate. Elle s’assied alors au Colysée dans un repos superbe. Quelques proconsuls appuyés d’un petit nombre de légions règnent en son nom sur le monde entier. Les peuples auxquels