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l’une contre l’autre, comme auxiliaires des parties belligérantes, arrivèrent à des hostilités directes, et cette guerre ne tarda pas à s’étendre jusqu’à leurs établissements dans l’Orient. Une escadre anglaise, sous les ordres du commodore Barnett, composée de trois vaisseaux, dont deux de 60 et un de 50 canons, et d’une frégate de 20 canons, mit à la voile pour les mers de l’Inde. Elle croisa d’abord dans les détroits de la Sonde et de Malacca, et s’empara de trois vaisseaux français qui se rendaient de la Chine en Europe, et d’un quatrième qui retournait de Manille à Pondichéry. Les Anglais s’emparèrent encore d’un autre vaisseau qui se trouvait en ce moment dans le port d’Achem, et l’armèrent en guerre. L’escadre anglaise se sépara en deux divisions, pour donner plus d’efficacité à sa croisière, et le rendez-vous général fut fixé à Batavia ; après s’y être ralliée, elle fit voile pour la côte de Coromandel, où elle se montra dans le mois de juillet 1745 ; apparition qui rendait fort critique la situation des Français. La garnison de Pondichéry ne montait qu’à 450 hommes, les fortifications n’étaient pas achevées, enfin aucun vaisseau français n’était attendu dans l’Inde. Le nabob Anwar-Odean engagea la régence de Madras à interdire à la flotte anglaise toute hostilité contre les établissements français du Carnatique, lui donnant l’assurance qu’il saurait contraindre les Français à la même neutralité : la régence ne se crut pas en mesure de se rendre à ces sollicitations ; elle répon-