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Mahrattes : il s’engagea à leur payer annuellement 10 millions de roupies, et à cette condition ils évacuèrent le Carnatique. Subder-Ali prit le titre de nabob, et Chunda-Saheb lui prêta hommage. Les Mahrattes reparurent l’année suivante, et cette fois à l’instigation de Meer-Assud, dewan de Subder-Ali, allèrent mettre le siège devant Trichinopoly, où Chunda-Saheb s’était renfermé. Ce dernier se défendit avec une grande énergie, mais se vit réduit à se rendre à discrétion ; après avoir pillé Tritchinopoly, les Mahrattes l’emmenèrent en se retirant et l’enfermèrent avec ses principaux officiers dans une forteresse aux environs de Sattarah : ils durent attendre que le prix de leur rançon fût définitivement fixé. Possesseurs de Tritchinopoly, d’ennemis qu’ils étaient de Subder-Ali, les Mahrattes en devinrent aussitôt de fidèles alliés. Malgré leur protestation à ce sujet, celui-ci n’en éprouvait pas moins certaines craintes : il se trouvait débiteur du Nizam-al-Mulk pour une somme considérable ; que l’irruption des Mahrattes l’empêchait de solder ; ils décida à mettre au moins sa femme et ses enfants en lieu de sûreté, et les envoya à Madras. Dès les premiers moments de l’apparition de ces terribles ennemis, la famille de Chundah-Saheb s’était, de son côté, réfugiée à Pondichéry ; elle continua d’y habiter pendant la captivité de son chef. Dupleix traitait ces hôtes avec des égards, des soins, une distinction marquée, ne négligeant rien pour produire sur leur esprit une impression favorable ; il correspondit