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qui avait été commise en le plaçant dans cette situation ; mais il était trop tard pour y remédier. Chunda-Saheb avait pris aussitôt des mesures pour sa sûreté ; il augmenta les fortifications de Tritchinopoli, nomma deux de ses frères au commandement de deux forteresses importantes. Toutefois, il résolut de ne se déclarer indépendant du nabob qu’après avoir été attaqué. Nizam-al-Mulk haïssait toujours de plus en plus Doast-Ali et sa famille, mais il n’osait l’attaquer dans la crainte que Chunda-Saheb, malgré ces sujets de défiance, ne joignît ses propres forces à celles de son beau-père contre un ennemi extérieur. Nizam-al-Mulk avait conseillé, dit-on, à Thamas-Kouli-Khan d’envahir l’Indostan ; après la retraite du conquérant, il se vit obligé de se tenir en garde contre la cour de Delhi, et ce motif l’empêchait de marcher contre le nabob du Carnatique ; ne négligeant pas néanmoins les intérêts de sa haine, il permit aux Mahrattes d’attaquer cette province, qu’il espérait leur enlever par la suite s’ils en faisaient la conquête.

Au mois de mai 1740, un corps de 10,000 Mahrattes, sous les ordres de Ragogee-Bhonsla, s’approcha des frontières du Carnatique avec sa célérité ordinaire. Doast-Ali, qui eut à peine le temps d’assembler quelques troupes, fut surpris dans son camp, et tué ainsi que son fils. Subder-Ali, accourant au secours de son père, apprit ces événements à Arcot, et s’enferma aussitôt dans la forteresse de Velore. Une négociation survint entre lui et les