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royal ; la confusion qui en résulta dans le gouvernement donna au nabob d’Arcot l’espoir de s’emparer du royaume ; il envoya une armée sous les ordres de Subder-Ali et de Chunda-Saheb, avec ordre en apparence de réclamer des tributs arriérés, en réalité de s’emparer de Tritchinopoli. L’armée s’avança lentement le long des côtes avant de tourner au midi ; Madras se trouva sur son chemin, et elle s’y arrêta quelques jours ; elle continua ensuite sa marche jusqu’à Pondichéry, où elle fit un plus long séjour. Dupleix profita de cette circonstance pour capter habilement les bonnes grâces de Chunda-Saheb, et de ce moment fut contractée entre eux une alliance intime.

Chunda-Saheb engagea la veuve du rajah de Tritchinopoli à le recevoir dans la ville avec une partie de ses troupes ; il prêta serment sur le Coran de la pureté de ses intentions. La reine, persuadée par ce serment et aussi, dit-on, séduite par la bonne mine de Chunda-Saheb, ouvrit les portes de la ville ; mais Chunda-Saheb, loin de répondre à ce sentiment, s’empara tout-à-coup des postes principaux, désarma la garnison et emprisonna la reine. Tout le reste du royaume suivit l’exemple de Tritchinopoli, et se soumit. Chunda-Saheb conserva le gouvernement du pays conquis, et fut remplacé dans ses fonctions de dewan par Meer-Assud, qui avait été chargé de l’éducation de Subder-Ali. Meer-Assud, qui connaissait le caractère ambitieux de Chunda-Saheb, fit remarquer au nabob la faute