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tés, dont le Deccan comprenait six : c’étaient Cabul, Candahar, Lahore, Cachemire, Multan, Tatah, Delhi, Agra, Allahabad, Oude, Bahar, Bengale, Orissa, Guzerate, Ajmeer, Malwa, Berar, Aurengabad, Bednore, Amednaggur, Beejapore, Hyderabad ou Golconde. Le revenu total montait à environ 39 millions de livres sterling, immense somme en elle-même, quadruplée pour ainsi dire par le bon marché des objets nécessaires à la vie, en général quatre fois moins chers dans l’Inde qu’en Europe. Mais il manquait depuis long-temps une main assez forte, une tête assez puissante pour savoir employer toutes ces ressources. La vie se retirait peu à peu de ce corps immense. Nadir-Shah venait de le parcourir comme un fléau dévastateur ; le subah du Deccan ne professait plus qu’une obéissance équivoque au trône de Delhi ; les Afghans commençaient des invasions qui devaient se renouveler d’année en année plus longues et plus terribles ; les Seicks étaient toujours animés du double fanatisme de la guerre et de la religion ; les Mahrattes achevaient de fonder une puissance redoutable ; le midi de la Péninsule était, de fait, indépendant de l’empire ; enfin des ennemis plus menaçants encore, les Anglais et les Français, avaient pris simultanément pied au Bengale et dans le Carnatique. Les rivalités européennes de ces peuples devaient sans doute leur mettre les armes à la main sur ces nouveaux rivages, mais le vainqueur ne pouvait manquer de devenir pour l’empereur de