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Les Afghans, toujours remuants, et qui ne cessaient de regretter la conquête de la Perse, causaient encore quelque désordre dans les provinces orientales ; Nadir leur fit une guerre d’extermination. Non content de les avoir chassés de toutes les parties accessibles de leur propre patrie, il se fraya un chemin dans le Candahar, contrée qui pendant plusieurs générations avait été détachée de l’empire mogol et annexée à la Perse. Cabul fut tout-à-coup rempli d’une multitude d’Afghans qui venaient y chercher un refuge contre les envahisseurs de leur patrie ; car Nadir s’acharnait sans trêve ni relâche à la poursuite de cette proie. Il était aussi mécontent du gouvernement de l’Indostan, qu’il accusait de n’avoir pas reçu quelques uns de ses messagers avec les égards convenables. La négligence qui présidait depuis long-temps au gouvernement du grand Mogol avait laissé sans la moindre garde pour les défendre, sans le moindre fort pour les fermer, les passes des montagnes donnant accès de la Perse dans le Cabul. Nadir-Shah commença par prétendre qu’il était loin de sa pensée de faire quelque tort à ses frères de l’Indostan : tout ce qu’il voulait, disait-il, c’était de châtier les Afghans réfugiés dans le Cabul, puis se retirer immédiatement, pourvu qu’il ne lui fût fait aucun dommage. Nadir-Shah rencontra une si faible résistance, qu’elle ne semblait pas digne d’exciter sa colère ; les Afghans tombés sous le sabre de ses soldats furent impitoyablement massacrés, et il allait se retirer, lors-