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couronne tomba de la tête du faible Hussein ; la famille impériale fut massacrée, un seul fils de Hussein nommé Thamas en échappa. Un grand nombre des amis et des partisans de sa famille se réunirent à lui dans le voisinage de Tauris. Parmi eux se trouvait un certain Nadir, fils d’un berger du Chorassan. Nadir vendit les troupeaux de son père, et avec le prix de leur vente leva une troupe de bandits à la tête desquels il ne tarda pas à se faire remarquer par son audace, son courage, son esprit entreprenant. Il prit le nom de Thamas-Koolie-Khan, c’est-à-dire esclave de Thamas. L’état de la Perse n’était que trop favorable à l’ambition d’un tel homme ; en peu de temps il devint assez puissant pour tenir tête, souvent avec succès, aux Afghans. La fortune lui fut fidèle dans un grand nombre de combats ; il s’empara d’Ispahan en 1729 ; l’usurpateur afghan s’en était échappé, Nadir le poursuivit, le vainquit et le fit prisonnier. Les Turcs mettant à profit la faiblesse du gouvernement des derniers Sophis, avaient fait quelques conquêtes dans les provinces occidentales de la Perse ; Thamas-Kouli-Khan tourna ses armes contre eux et reprit ces territoires. Jusque là, tout en reconnaissant Thamas pour roi de Perse, il l’avait tenu dans une sévère réclusion ; cependant il se contentait de gouverner sous le nom du faible monarque. Encouragé par ce demi-succès, Thamas-Kouli-Khan cessa de s’astreindre à cette vaine formalité : il fit crever les yeux à l’infortuné Thamas, et se fit couronner roi de Perse, sous le nom de Nadir-Shah.