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bandes considérables de bandits, ainsi qu’il s’en forme sans cesse dans l’Inde, infestaient et dévastaient le pays : Nizam-al-Mulk, dans le but de les combattre, ou peut-être se servant de ce prétexte, faisait de nombreuses levées de troupes. Il semblait que la cour impériale ne dût point y trouver à redire ; cependant les Syeds ne tardèrent pas à voir que les préparatifs de Nizam allaient de beaucoup au-delà de ce qui eût été nécessaire pour le seul maintien de l’ordre et de la tranquillité dans la province. Ils songèrent à écarter Nizam du gouvernement, mais s’y prirent d’abord avec de grands ménagements. Dans les termes les plus respectueux ils lui représentèrent que Malwa se trouvant à moitié chemin de la capitale au Deccan, il était convenable qu’elle fut assignée comme résidence a l’Ameer-al-Omrah, qui de ce point pouvait à la fois gouverner sa vice-royauté en même temps qu’être au courant de ce qui se passait à la cour ; le choix de ces quatre subahs, Multan, Candesh, Agra et Allahabad, lui fut laissé en échange de celui de Malwa. Nizam répondit par un refus hautain et dédaigneux. De part et d’autre on ne songea bientôt plus qu’aux hostilités : les deux frères envoyèrent une armée contre Malwa ; Nizam résolut de prendre possession du Deccan. Mettant promptement ce dessein à exécution, il s’empare par séduction de la forteresse d’Asere et de la ville de Boorahonpore ; là, il est joint par Eiwuz-Khan, subahdar de Berar et son parent, par un chef mahratte qui s’était mis en