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confédération mahratte ; les discordes qui déchiraient l’empire mogol lui rendaient facile d’étendre la sphère de sa domination et de ses exactions. À la fin du règne d’Aureng-Zeb, la veuve de Rama, frère de Sambajee, jouissait pendant la minorité de Sahogee d’une autorité temporaire ; elle proposa de mettre un terme à toutes les excursions dévastatrices des Mahrattes dans les provinces du Deccan ; elle demandait en dédommagement un dixième du revenu de cette province, sorte d’impôt appelé par les Mahrattes Deesmukkee. Aureng-Zeb blessé dans son orgueil repoussa avec dédain la proposition. Mais sous les règnes de Shah-Alaum et de Jehandar les choses avaient changé de face ; à cette époque le gouverneur de la province, député de Zulfeccar-Khan, se soumit à payer le chout, c’est-à-dire le quart des revenus de la province ; certains districts érigés en jaghires pour des princes du sang royal, furent seuls exceptés. À l’arrivée de Nizam-al-Mulk, comme vice-roi du Deccan, la perception du chout donna naissance à des discussions bientôt suivies d’hostilités. Il gagna une grande bataille, et sans aucun doute serait parvenu à mettre des bornes au pillage des Mahrattes ; mais il fut rappelé à la cour au bout de peu de mois. Un des chefs mahrattes établit à cette époque une chaîne de petits forts le long de la route de Surate à Boorahanpoor, ce qui lui donnait la facilité de piller à son gré les marchands faisant le commerce entre les deux villes ; un corps de troupes impériales