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menacer mon frère, mais rappelez-vous que vingt jours suffisent pour arriver ici du Deccan. »

Banda, patriarche des Sicks, après la dispersion de ses partisans par Aureng-Zeb, ne tarda pas à les réunir de nouveau ; il étendit son autorité au-delà des limites où elle s’était renfermée jusqu’alors. Le subahdar de Lahore, envoyé contre lui immédiatement après l’accession au trône de Feroskeer, essuya une défaite et des pertes considérables. Le phousdar, ou commandant militaire et chef de justice de Sirhind, se hâta d’aller tenter la même fortune ; mais on le trouva un matin assassiné dans sa propre tente ; un seik s’était dévoué pour frapper ce grand coup. Le gouverneur de Cachemire fut alors nommé au gouvernement de Lahore, et reçut de l’empereur l’ordre d’agir vigoureusement contre les seiks. Après plusieurs engagements malheureux, Banda se trouva dans la nécessité de chercher un refuge dans un fort, où la famine le contraignit aussitôt à se rendre. Des cruautés sans nombre furent exercées sur tous ses adhérents ; quant à lui, emmené dans la capitale, il fut ignominieusement exposé aux yeux et aux insultes de la foule, puis mis à mort, après avoir souffert d’horribles tortures.

Le pouvoir des Mahrattes continuait alors à s’accroître. Bientôt il se montra formidable non plus seulement pour les provinces voisines, mais pour le trône impérial lui-même. Saoo-Rajah ou Sahogee, fils de Sembajee, avait succédé à l’autorité de son père et de son grand-père en qualité de chef de la