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versa pendant la nuit, on en vint aux mains, et les lignes de l’armée impériale furent rompues dès le premier choc. Un des généraux de l’empereur, Zulfeccar-Khan, combat avec une grande intrépidité, parvient à rallier une partie de l’armée, et se dispose à reprendre l’offensive dès le jour suivant. Cependant on ignorait ce qu’était devenu l’empereur : Zulfeccar dépêche à sa recherche de nombreux messagers ; mais ce prince était déjà loin et se dirigeait vers Delhi, caché sous un déguisement qui le rendait méconnaissable. Assud-Khan, le père de Zulfeccar, qui en ce moment tentait d’aussi grands efforts en faveur de l’empereur, était gouverneur de la ville : croyant la cause de ce prince perdue, il s’empara de sa personne, et écrivit à Feroskeer pour lui demander de quelle façon il devait disposer du prisonnier ; Feroskeer, abusant de sa victoire, le fit étrangler ; il fit étrangler aussi Zulfeccar, malgré le service éminent que venait de lui rendre le père de celui-ci. Les restes inanimés de l’empereur et du général qui lui était demeuré fidèle furent exposes et promenés, à côté l’un de l’autre, dans les rues de Delhi.

Feroskeer commença son règne par les mesures ordinaires ; il se hâta de se défaire de tous ceux qui lui faisaient ombrage par leur naissance ou leur mérite. Il songea aussi à récompenser ceux qui l’avaient aidé il conquérir le trône. Hussein-Khan fut nommé au poste de bukshi ou payeur-général de l’armée, avec le titre de Ameer-al-Om-