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qui suffisaient à jeter le mépris et la dégradation sur les moindres d’entre eux.

Jehandar-Shah, par toutes ces raisons, se trouvait peu en mesure de faire tête à l’orage qui devait éclater peu après. Feroskeer était un fils d’Azim-Ooshaun ; après la défaite de ce dernier, il dut songer à la fuite ou à la résistance. Deux frères, appelés les frères Syeds à cause de leur descendance du prophète, l’un nommé Abdallah-Khan, l’autre Hussein-Khan, jouissaient alors d’un grand crédit, d’une grande renommée dans l’empire ; l’un était gouverneur d’Allahabad, l’autre de Bahar. Feroskeer réussit à gagner l’amitié de tous deux ; avec leur secours, il se mit en mesure d’attaquer l’empereur, qui envoya pour le combattre son fils aîné Aïz-ad-Dien, homme sans talent et sans expérience. Les deux armées se rencontrèrent à Cudjwa, ville du district de Corah, où déjà s’était jadis livré une grande bataille entre Sujah et Aureng-Zeb. Aïz-ad-Dien, ainsi qu’un général plus âgé qu’on lui avait donné pour lui servir de guide, s’enfuirent la nuit qui précéda la bataille. Feroskeer, après un délai de quelques jours qui lui fit perdre une partie de ses avantages, se mit enfin en marche. Jehandar n’eut plus qu’à mettre sa vie et sa couronne au hasard d’une bataille : il prit la route d’Agra, avec tout ce qu’il put rassembler de troupes, tandis que Feroskeer arrivait d’un côté opposé. Les deux armées demeurèrent en présence pendant plusieurs jours, séparées par une rivière. Feroskeer la tra-