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meurtre du père et des fils de son prédécesseur. Le vol, le pillage avaient été jusqu’à ce moment habituels aux Seicks ; le meurtre et la cruauté vinrent s’y joindre. Shah-Alaum, ému de tout ce qu’on racontait des cruautés de Banda, quitta le Deccan avec l’intention de l’aller châtier. À son approche, les Seicks désertèrent Sirhind et se retirèrent à Daber, place forte à l’entrée des montagnes, résidence ordinaire leur gooroo. Daber étant réduit aux dernières extrémités, Banda, avec ses principaux partisans, se retira dans les montagnes pendant la nuit, et peu après se trouva en mesure de reprendre de nouveau le cours de ses déprédations.

Shah-Alaum, après un règne de cinq ans, expira d’une maladie violente dans son camp près de Lahore, dans l’année 1712. Il avait quatre fils : Moïz-ad-Dien-Khan était l’aîné ; Azim-Ooshaun le second, en même temps que le favori de son père ; Ruffeh-Ooshaun le troisième ; Kojesteh-Akter le plus jeune. Parmi les omrahs, le plus puissant était Zulfeccar-Khan qui se croyait parfaitement en mesure de placer sur le trône celui des prétendants dont il embrasserait la cause. Mais Azim-Ooshaun étant parvenu à s’emparer des trésors de son père, se fit proclamer sans hésitation. Zulfeccar-Khan lui fit offrir ses services, et cette offre ayant été reçue avec dédain, il se donna tout aussitôt à Moïz-ad-Dien. Les trois frères étaient en ce moment étroitement unis ; il s’agissait pour eux de combattre