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comme son père dans le labyrinthe des affaires du Deccan. Laissant à ses lieutenants le soin de ce qui restait à faire, il se hâta, quoiqu’on fût au milieu de la saison des pluies, de se mettre en marche vers sa capitale. L’empereur n’était pas non plus sans inquiétude à l’égard des princes rajpoots, dont la désobéissance avait été provoquée par la guerre religieuse suscitée contre eux à la fin du règne d’Aureng-Zeb. Ajeet-Sing, le successeur de Jeswunt-Sing rajah d’Odypoor, et Jey-Sing, successeur du rajah qui s’était rendu fameux dans les guerres d’Aureng-Zeb, avaient formé une alliance politique cimentée par un mariage entre leurs deux familles : sans repousser ouvertement l’autorité de la cour de Delhi, ils s’efforcèrent du moins de mettre des bornes fort étroites à leur obéissance. Des mesures furent prises pour mettre un terme à ces essais d’indépendance ; mais un nouvel ennemi se présenta, qui rendit nécessaire au gouvernement impérial de se contenter de cette soumission telle qu’ils la voulaient bien pratiquer : les Seicks ravageaient alors la province de Lahore, la partie septentrionale de la province de Delhi, faisant subir mille outrages et mille cruautés aux Musulmans. Ce peuple marchait alors rapidement à une importance politique qu’il a conservée depuis ; son origine remontait jusqu’au temps de l’empereur Baber, fondateur de l’empire.

À cette époque un célèbre derviche ayant conçu une vive amitié pour le fils d’un marchand de