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sait Aureng-Zeb dans le Deccan. Il donna de l’occupation aux armées impériales de 1692 à 1700, et durant cette période, rendit incomplète la soumission du Carnatique.

Aureng-Zeb tournait volontiers tous ses efforts contre les Mahrattes ; il comprenait combien cet empire naissant pouvait devenir redoutable dans un avenir rapproché. Mais pendant qu’il était occupé à la réduction des places fortes, les Mahrattes, sortant de leurs montagnes sous différents chefs, répandaient la désolation et le pillage sur les pays nouvellement conquis de Beejapore et de Golconde, même sur les provinces de Berar, de Candesh et de Malwa. Les soldats d’Aureng-Zeb les poursuivirent dans tous les sens, toujours victorieux partout où les Mahrattes acceptaient le combat ; parti auquel ceux-ci se décidaient, à la vérité, fort rarement : poursuivis de près les Mahrattes se réfugiaient d’ordinaire dans les montagnes ; puis, lorsque l’ennemi était obligé de se retirer, ils le harcelaient sur ses flancs et ses derrières, interceptaient ses convois, surprenaient ses détachements ; le moment venu où les troupes impériales s’étaient définitivement retirées, ils reprenaient le cours ordinaire de leurs dévastations. Aureng-Zeb était bien parvenu à s’emparer d’un grand nombre des places fortes des Mahrattes ; mais, pendant ce temps, ceux-ci ne cessaient de s’enrichir par le pillage des États de l’empereur ; ils croissaient journellement en fortune et en puissance, et l’avantage de la guerre était dé-