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il surveillait les opérations contre le Deccan aussi bien que celles de la guerre avec les Rajpoots.

Sambajee, fils aîné de Sevajee, lui succéda après quelques contestations ; un parti considérable se déclara pour son frère puîné, qui lui disputa long-temps la couronne ; toutefois, Sambajee demeura vainqueur. Pendant la guerre entre Aureng-Zeb et les Mahrattes, un de ses plus jeunes fils, Ackbar, tourna ses armes contre son père, mais Aureng-Zeb trouva facilement le moyen de semer la division parmi les révoltés. Ackbar, abandonné des siens, n’eut bientôt plus d’autres ressources que de chercher un refuge auprès de Sambajee. Sambajee et Aureng-Zeb comprirent tous deux, l’un ce qu’il gagnait, l’autre ce qu’il perdait à cette résolution. Le prince impérial fut reçu avec tous les honneurs imaginables par le chef mahratte, qui, en témoignage de respect, refusa constamment de s’asseoir en sa présence ; Aureng-Zeb résolut alors d’en finir avec l’ennemi qui l’avait si souvent importuné, en frappant un grand coup, un coup décisif ; en conséquence, en 1684, il se présenta il la tête d’une nombreuse armée à Aurangabad. Cependant tout se borna à l’attaque et à la défense de quelques forts sans résultats importants ; Shah-Alaum, fils de l’empereur, fut alors envoyé dans le Concan pour détruire les forteresses mahrattes de la côte ; le manque de vivres, les inconvénients du climat pour les troupes mogoles, l’obligèrent de s’en retourner après avoir perdu une bonne partie de son armée.