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ritoire mogols. Surate fut pillée de nouveau ; il reprit successivement tous les forts qui lui avaient été enlevés, et ajouta quelques nouveaux districts à ses premières possessions. La faiblesse du gouvernement de Beejapore le lui fit considérer comme une proie facile ; cependant il ne pouvait se hasarder à commencer cette entreprise ou toute autre, jusqu’à ce que ses forteresses eussent été approvisionnées : et c’était chose difficile, car les armées mogoles couvraient le pays et l’affamaient. Mais Sevajee savait aussi bien se servir des armes de la ruse que de celles du courage : dans une lettre à Jeswunt-Sing, il lui dit que s’il a fui la présence impériale, c’est parce que le refus de ses offres de service, le danger perpétuel qu’il courait, lui en ont fait une triste nécessité ; il ajoute, en style oriental, qu’il n’en désire pas moins vivement rentrer dans les murailles de la fidélité et replacer son cou sous le joug de l’obéissance ; il dit encore que toute son ambition est de faire entrer son fils dans l’armée impériale, en supposant toutefois qu’il pût y obtenir un commandement en rapport avec son rang. La ruse réussit au gré de Sevajee : il obtint un emploi considérable pour son fils, et un armistice dont il profita pour approvisionner ses places fortes. Peu après le fils de Sevajee parvint à se retirer des rangs de l’armée de l’empereur, et sans éprouver beaucoup de résistance, Sevajee prit possession de plusieurs districts de l’État de Beejapoore, auxquels il imposa une contribution de guerre et trois lacs de pagodes.