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administré les revenus de l”État lui donnait alors d’abondantes ressources pour fournir aux besoins du peuple. Différant en cela des monarques de l’Orient, Aureng-Zeb n’avait nullement le goût du luxe ou de l’ostentation. Mais, pour comble de maux, la famine n’avait point encore achevé de sévir, qu’il fit une grave maladie et que l’on crut sa fin prochaine. La perspective de nouveaux bouleversements politiques se montra dans l’avenir ; la cour se remplit d’intrigues, se sépara en factions diverses : l’une se prononçant pour Mauzim, le successeur déclaré de l’empereur, l’autre pour Ackbar, un autre de ses fils, encore enfant. Shah-Jehan lui-même vivait encore, et le peuple croyait déjà voir le vieil empereur se ressaisir du sceptre ; mais Aureng-Zeb recouvra la santé, et conserva l’autorité aussi entière que jamais. Pendant la maladie de l’empereur, Mauzim avait montré peu de préoccupation de la santé de son père, en revanche beaucoup d’activité pour s’assurer sa succession. Aureng-Zeb demeura frappé du danger d’avoir près de lui un héritier aussi impatient, aussi disposé peut-être à devenir un compétiteur ; pour se mettre à l’abri de cet inconvénient, il songea à désigner pour son successeur sen jeune fils Ackbar. Dans ce but, il engagée l’empereur Shah-Jehan à donner en mariage à Ackbar la fille de Dara, demeurée auprès de son grand-père ; malgré les grands événements qui avaient dispersé sa famille. Shah-Jehan, bien qu’étroitement gardé dans le palais d’Agra,