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excepté au citoyen Tippoo Sultan, le victorieux ; compliment que celui-ci retournait, en jurant de son côté amitié éternelle à sa sœur la république française. La tournure de son génie emportait en quelque sorte Napoléon vers l’Orient ; en Égypte, se sentant sur les traces d’Alexandre, il tournait comme lui les yeux vers l’Inde ; il écrivit à Tippoo : « J’arrive sur les bords de la mer Rouge à la tête d’une armée innombrable et invincible. J’accours plein du désir de vous affranchir du joug de fer de l’Angleterre. »

Arthur de Wellesley, depuis duc de Wellington, en ce moment même se disposait à attaquer Tippoo. Son frère, alors gouverneur-général, dans un ensemble d’opération, qui embrassait l’Inde entière, l’avait chargé de l’invasion du Mysore. Ces deux hommes, qui devaient se rencontrer bien peu d’années après dans les plaines de Belgique, semblaient déjà accourir l’un vers l’autre ; mais, tournant tout-à-coup le dos à l’Orient, l’élu du destin s’en alla parcourir l’Europe en triomphateur. Wellesley poursuivit sa course, il chercha aux flambeaux le corps du sultan, bravement tombé dans le fossé de sa dernière forteresse ; puis, quinze années plus tard, il vint assister aux funérailles de la France, comme il assistait alors à celles de l’empire de Hyder. Ce rendez-vous manqué sous les murs de Seringapa-