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la fin d’un siège, ne s’attendait pas à cette vigueur. Le rajah de Bundelcund, qui refusait de se soumettre à un accroissement de tribut, fut promptement châtié et soumis par Mohabet. Le mérite même et les grands services de Mohabet ne pouvaient manquer d’engendrer à la longue le soupçon dans l’esprit d’un despote oriental ; déjà Shah-Jehan ne le regardait qu’avec une inquiète terreur. Toutefois les événements de Deccan, qui forment une partie considérable de ce règne et du suivant, réclamèrent bientôt uniquement son attention.

Nous avons raconté la chute d’Ahmednuggur à la fin du règne d’Ackbar. À l’avènement au trône de Shah-Jehan, Lodi, un des lieutenants de Jehangire, commandait une armée dans le Deccan : il sembla montrer de l’hésitation à reconnaître le nouvel empereur ; une armée impériale marcha contre lui ; il se soumit, fut nommé au gouvernement d’une autre province, recevant en outre l’ordre de se rendre d’abord à la cour, il obéit. Mais l’empereur l’accueillit fort mal ; l’orgueil et la prudence lui conseillèrent également d’essayer, dans les intérêts de sa vengeance et de sa sûreté, de se rendre indépendant. En conséquence, il s’échappe de la cour ; se trouve d’abord réduit aux plus tristes extrémités, cependant il parvient à déjouer toutes les tentatives de l’empereur pour s’emparer de sa personne, et atteint le Deccan. Homme de tête et de cœur, il est bientôt à la tête d’une nombreuse armée ; l’empereur, qui comprend le danger,